La bibliographie de la ToupieSans emploi :
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En finir avec le travail pour en finir avec le chômage.
Présentation de l'éditeur : La technoscience place les sociétés industrielles avancées face à un dilemme. Alors que la production de richesses s'est emballée ces cinquante dernières années, le travail humain nécessaire s'est parallèlement réduit. L'équation est contre-intuitive mais imparable: moins d'effort humain pour produire plus et mieux. Donc de plus en plus de chômage. Cette situation d'abondance objective a ainsi, paradoxalement, engendré une crise économique et sociale majeure, qui a progressivement dégénérée en crise morale et politique. Le coeur des programmes politiques, de droite comme de gauche, s'est mis à battre au rythme d'une seule quête éperdue : la "création d'emplois". Un vocabulaire fétichisant l'emploi est apparu, comme s'il s'agissait d'une richesse en soi. L'expression "bassins d'emplois" suggère qu'il existerait des mines dont l'on pourrait extraire ce précieux métal. Certains en appellent solennellement à "sauver l'emploi" comme s'il s'agissait d'un individu sur le point de se noyer. Les politiques publiques se focalisent aujourd'hui obsessionnellement sur un tel sauvetage, oscillant entre partage du travail (retraites anticipées, 35 heures, etc.) et tentatives de fabriquer du travail (emplois aidés, incitations aux entreprises). Leurs échecs à répétition reflètent le refus d'accepter l'irrésistible réalité de la réduction progressive de la part du travail humain dans le système de production. Après avoir fait le diagnostic de cette situation critique, le présent essai n'entend pas préconiser de nouvelles mesures qui conduiraient miraculeusement au "plein emploi", mais il en appelle à un changement de système. Et d'abord du système de penser qui nous leurre en faisant du plein emploi un graal désirable. La voie proposée ici conduirait, au contraire, à promouvoir la fin du travail obligatoire au profit d'une société de la créativité : une société sans emploi. La première idée qui vient alors à l'esprit est évidemment l'allocation universelle. Idée séduisante mais difficilement applicable si l'on en reste à nos conceptions classiques du revenu, du travail, de la production, du patrimoine, de la solidarité, de la fiscalité et de la propriété, et si l'on en reste aussi à l'étroit périmètre de l'Etat-nation. C'est pourquoi la révolution pacifique de la créativité - qui se situe au-delà de la fausse alternative du socialisme et du libéralisme - doit passer simultanément par un renversement des vieux principes de la société bourgeoise et une refonte radicale des cadres juridiques à l'échelle continentale. Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier est Professeur à l'IEP d'Aix-en-Provence et, à Paris, au Collège international de philosophie. Auteur d'une quinzaine de livres, ses recherches portent sur les croyances, la globalisation, la laïcité, ainsi que sur les conséquences éthiques et sociales de l'évolution des technosciences. Définition d'emploi (*) Le prix est indicatif. Il a été relevé à un instant donné et peut varier dans le temps ou selon les rééditions. A confirmer auprès de votre distributeur habituel. |