"Toupinoscope" Les biographies de la Toupie
Celse
Philosophe romain
IIème siècle après JC
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Biographie de Celse
Celtus, dit Celse est un philosophe romain connu son oeuvre "Le Discours Vrai", la seule qu'on lui connaisse. Cette critique méthodique, au nom de la raison, du christianisme naissant est la principale réaction écrite du monde antique face à la nouvelle religion.
De la vie de Celse, on ne sait que le peu de chose qu'il confie dans son livre. Il a voyagé en Palestine, en Phénicie, en Egypte. Sur son identité, les auteurs sont partagés. Pour certains historiens, il est le Celse, auteur d'un livre contre les magiciens et ami épicurien du philosophe grec Lucien de Samosate (125-192). Lucien lui dédia, vers 180 après JC, un traité sur Alexandre d'Abonotique, en écrivant "toi, mon compagnon et mon ami, toi que j'admire pour ta sagesse, ton amour de la vérité, la douceur de tes moeurs, la sérénité de ta vie, ton affabilité envers qui te fréquente". D'autres historiens doutent de cette identité, bien qu'un faisceau d'indices rende peu probable qu'il y ait eu deux hommes, à la même époque, portant le même nom et acharnés à poursuivre l'imposture et le charlatanisme.
Le "Discours Vrai" ou "Discours Véritable" est une attaque en règle contre le christianisme, sans sectarisme, mais au contraire avec rigueur, honnêteté et sincérité. Par son analyse lucide, Celse met en lumière toutes les contradictions de cette "nouvelle religion" que les libres penseurs reprendront à partir du XVIème siècle. Il accuse les chrétiens d'être des sans-patrie, tout en essayant de leur montrer qu'ils peuvent, sans trahir leur foi, vivre en paix avec l'Empire romain, en remplissant tous leurs devoirs de citoyens. Cette attitude révèle chez Celse tolérance et générosité.
La rédaction du "Discours Vrai" est estimée à l'an 178. L'ouvrage a disparu, mais il nous est parvenu grâce à la réfutation ("Contre Celse",) écrite 70 ans plus tard par Origène, théologien grec (183-252). Pour construire son argumentation, Origène a, en effet, recopié une grande partie du texte de Celse (évaluée à 70% en mot à mot plus 20% en substance).
Celse croit en un Dieu suprême, trop élevé au-dessus du monde pour s'en occuper dans le détail, et qui délègue cette mission à des êtres subalternes : démons, génies, dieux païens, anges, selon les religions. Sa principale préoccupation est le salut de l'Etat. Il pense, avec lucidité, qu'un triomphe du christianisme entraînerait une baisse du patriotisme et mettrait en danger l'empire et la civilisation.
"Si Jésus voulait faire éclater réellement sa qualité de Dieu, il fallait qu'il se montrât à ses ennemis [après sa résurrection], au juge qui l'avait condamné, à tout le monde. Car, puisqu'il était passé par la mort et au surplus qu'il était Dieu, comme vous le prétendez, il n'avait rien à redouter de personne; et ce c'était pas apparemment pour qu'il cachât son identité, qu'il avait été envoyé."
Celse - Discours vrai
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