"Toupinoscope" Les biographies de la Toupie
Angela Davis
Angela Davis
Militante des droits de l'homme, féministe et communiste américaine
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Biographie d'Angela Davis
Angela Yvonne Davis, née dans une famille afro-américaine, à Birmingham (Alabama, USA) est marquée pendant sa jeunesse par le racisme, les humiliations de la ségrégation raciale et le climat de violence envers les Noirs, notamment par des attentats perpétrés contre des maisons construites par des familles noires dans le quartier où elle habite avec ses parents. Grâce à l'expérience militante de ses parents, elle acquiert très tôt une conscience politique.
Angela Davis poursuit sa scolarité dans une école secondaire privée de Greenwich Village (New York) dont le corps enseignant est majoritairement à gauche et interdit d'enseignement public. Elle y découvre le mouvement socialiste et le communisme et est fascinée par les expériences utopiques comme celles de Robert Owen (1771-1858), considéré comme le "père fondateur" du mouvement coopératif. Elle intègre Advance, une organisation de jeunesse marxiste-léniniste, et participe à des manifestations de soutien au Mouvement des droits civiques.
En 1962, Angela Davis obtient une bourse pour suivre des études supérieures à l'université Brandeis dans le Massachusetts. Elle découvre les oeuvres de Jean-Paul Sartre et d'Albert Camus. A partir de la troisième année d'études, elle effectue plusieurs séjours en France et en Allemagne pour y étudier la philosophie. Frustrée de ne pouvoir participer à l'effervescence militante du combat de libération des Noirs, et notamment le Black Power, elle décide de rentrer aux Etats-Unis. Elle rejoint, à San Diego, le philosophe et sociologue marxiste Herber Marcuse (1898-1979) qui accepte de reprendre la direction de sa thèse.
Angela Davis milite en faveur des droits des Noirs et découvre rapidement les fortes rivalités qui traversent le Mouvement de libération des Noirs. Elle considère que cette lutte de libération doit s'inscrire dans le cadre du mouvement révolutionnaire socialiste. Or le marxisme est rejeté par la plupart des organisations nationalistes qui pensent que les Noirs ne doivent compter que sur eux-mêmes. En 1968, elle adhère au Che-Lumumba Club, une section réservée aux Noirs du Parti communiste des Etats-Unis, ainsi que le Black Panther Party (mouvement révolutionnaire afro-américain). Elle est surveillée par le FBI et renvoyée de l'université de Californie à Los Angeles.
En 1970, Angela Davis est accusée d'avoir organisé une prise d'otage qui a fait quatre morts dans un tribunal. Arrêtée et emprisonnée, elle est détenue pendant seize mois avant d'être jugée. Elle clame son innocence et déclenche un vaste mouvement de soutien aux Etats-Unis et dans le monde. Déclarée non coupable par le jury du tribunal, elle est libérée, échappant ainsi à la peine de mort.
Après sa libération, Angela Davis publie des essais ou prononce des discours radicaux pour la paix au Vietnam, contre le racisme, contre l'industrie carcérale et contre la peine de mort. Elle mène aussi un combat féministe, contre le sexisme, y compris dans le Mouvement de libération des Noirs, car elle pense qu'il faut lutter contre toutes les formes de domination, l'homme noir ne pouvant se libérer s'il continue d'asservir les femmes.
En 1980 et en 1984, elle se présente aux élections présidentielles américaines comme candidate à la vice-présidence aux côtés de Gus Hall (1910-2000), leader du parti communiste des États-Unis d'Amérique. Elle est actuellement professeure d'"Histoire de la prise de conscience" à l'université de Californie, Santa Cruz.
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