"Toupival"
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Paroles : René Esse. Musique : Alfred S.. Le patriotisme et le martyr d'un enfant pendant l'occupation de l'Alsace par l'Allemagne entre 1870 et 1918. |
Le petit crucifiéSous le pauvre toit d'un hameau Où l'aigle noir a pris la place Des couleurs de notre drapeau Là vivaient l'époux et la femme Avec leurs fils, bambin charmant Mais le père, comme un infâme Accepta le joug allemand
Et malgré son enfance En dépit du vainqueur L'enfant aimait la France Dans son tout petit cour À son enfant en le berçant Elle apprenait la Marseillaise Lorsque le père était absent Elle lui disait d'une voix fière : "Quand tu seras grand, mon Louis Tu repasseras la frontière Pour servir ton ancien pays !"
"Oh ! oui, mère chérie" Disait-il tendrement "J'aime tant ma patrie C'est aussi ma maman." Le père, dans un coin obscur Voit son fils, petit artiste Faisant des dessins sur le mur Et c'était des braves, des braves, Qu'il dessinait, le cher enfant Des Turcos, des chasseurs, des Zouaves "Ah !, dit-il, que fais-tu là, brigand ?"
L'enfant répond au traître : "Des soldats triomphants ! C'est ce que je veux être Lorsque j'aurai vingt ans." Dit : "Je suis Allemand, tu sais Tu vas voir comment je châtie Quiconque ose aimer les Français." L'attachant avec une corde Ce vil serviteur des Germains, Contre un mur, sans miséricorde Lui cloua les pieds et les mains
Et malgré sa souffrance L'enfant malgré ses pleurs Disait : "Vive la France France, pour toi je meurs" La patrouill' accourt. Ô stupeur ! Les soldats allemands eux-mêmes Semblent pétrifiés d'horreur Le couvrant de baisers, sa mère Dans ses bras l'emporte en pleurant Et l'enfant fermant sa paupière Disait encore en expirant :
Adieu, France que j'aime Adieu, je vais mourir Mais je t'aime quand même Jusqu'au dernier soupir |