"Toupival"
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Paroles : Jean-Baptiste Clément (1837-1903) Musique : Pierre Dupont. Chanson écrite pendant la répression de la Commune de Paris, "la Semaine Sanglante", du 20 au 27 mai 1871, qui fit de 20 000 à 30 000 morts. |
La semaine sanglanteOn ne voit plus par les chemins, Que des vieillards tristes en larmes, Des veuves et des orphelins. Paris suinte la misère, Les heureux mêmes sont tremblants, La mode est aux conseils de guerre, Et les pavés sont tout sanglants.
Oui mais, ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront, Et gare à la revanche, Quand tous les pauvres s'y mettront! (bis) Tout ce qu'on ramasse au hasard : La mère à côté de sa fille, L'enfant dans les bras du vieillard. Les châtiments du drapeau rouge Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouge, Valets de rois et d'empereurs. Ce soir, les gens de la police Refleurissent sur les trottoirs, fiers de leurs états de service Et le pistolet en sautoir. Sans pain sans travail et sans armes, Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes, Des sabres-peuple et des curés. Le peuple au collier de misère, Sera-t-il donc toujours rivé ?… Jusques à quand, les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé ?… Jusques à quand la saint clique Nous croira-t-elle un vil bétail ?… A quand enfin la République, De la justice et du travail ? |