Tourpilles Recueil de citations
Crise
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"La proposition de baisse de la consommation matérielle peut sembler provocante dans le bain idéologique dans lequel nous sommes plongés. Mais, aujourd'hui, l'augmentation de la consommation matérielle globale n'est plus associée à une augmentation du bien-être collectif - elle entraîne au contraire une dégradation de ce bien-être. Une civilisation choisissant la réduction de la consommation matérielle verra par ailleurs s'ouvrir la porte d'autres politiques. Outillée par le transfert de richesses que permettra la réduction des inégalités, elle pourra stimuler les activités humaines socialement utiles et à faible impact écologique. Santé, éducation, transports, énergie, agriculture sont autant de domaines où les besoins sociaux sont grands et les possibilités d'action importantes. Il s'agit de renouveler l'économie par l'idée de l'utilité humaine plutôt que la satisfaction individuelle. Face à la crise écologique, il nous faut consommer moins pour répartir mieux. Afin de mieux vivre ensemble plutôt que de consommer seuls."
Hervé Kempf - Comment les riches détruisent le monde, Manière de voir n°99, Juin-Juillet 2008
"Le phénomène consumériste s'explique par la colonisation de l'imaginaire des masses. Il s'agit en particulier, grâce à la publicité, de persuader en permanence les gens de dépenser non seulement l'argent qu'ils ont, mais surtout celui qu'ils n'ont pas pour acheter des choses dont ils n'ont pas besoin. La consommation forcenée est ainsi devenue une nécessité absolue, pour éviter la catastrophe de la crise et du chômage."
Serge Latouche - Né en 1940 - L'âge des limites, 2012
"[Les fondamentalistes du marché : ] Même lorsque leurs idées ne rencontrent pas le succès, ils n'abandonnent jamais. Ils se regroupent, définissent des stratégies et mettent l'argent qu'il faut sur la table, ils n'en manquent pas. Leur motivation ? La cupidité en grande partie. Mais aussi une volonté de reconnaissance sociale. Et un gros ego ! Ils se perçoivent comme des gens brillants ayant réussi. Ils ne veulent pas qu'on leur dise que leur business tue des enfants, provoque des crises financières, de la pauvreté. L'histoire nous enseigne que l'on ne peut laisser ces businessmen faire ce qu'ils veulent. Il faut réguler leurs activités au nom du collectif, c'est la raison pour laquelle nous avons besoin des gouvernements."
Naomi Oreskes - "Les fondamentalistes du marché n'abandonnent jamais" - Alternatives Economiques - n°444, mars 2024
"L'extravagante hypothèse conservatrice se trouvait ainsi confirmée : avec une croissance de 2%, parfois déguisée en "crise", tout progrès social serait impossible, voire rendrait "inéluctables" des reculs en série. Cependant, cette croissance qualifiée de "molle", aux alentours de 2%, correspond à la moyenne observée au cours du XXe siècle, hors "trente glorieuses". Un siècle qui ne se priva ni de progrès technique ou humain, ni de bâtir des protections salariales. Désormais, la justice sociale devrait néanmoins patienter, espérer une improbable - et pas vraiment souhaitable - hypercroissance à 4%, 5%, 6%, voire plus."
François Ruffin - Partage des richesses : la question taboue - in Manière de voir n°99, Juin-Juillet 2008
"Notre maison brûle. [...] Je veux que chaque jour vous ayez peur comme moi. Et je veux que vous agissiez. Je veux que vous agissiez comme si vous étiez en crise. Je veux que vous agissiez comme si notre maison était en feu. Parce qu'elle l'est."
Greta Thunberg - Née en 2003 - Forum économique mondial, janvier 2019
"Si Sarkozy existe en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, sa violence et sa vulgarité, nous devons admettre que l'homme n'est pas parvenu à atteindre le sommet de l'Etat malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles. C'est sa négativité qui a séduit. Respect des forts, mépris des faibles, amour de l'argent, désir d'inégalité, besoin d'agression, désignation de boucs émissaires, dans les banlieues, dans les pays musulmans ou en Afrique noire, vertige narcissique, mise en scène publique de la vie affective et, implicitement, sexuelle : toutes ces dérives travaillent l'ensemble de la société française ; elles ne représentent pas la totalité de la vie sociale, mais sa face noire, elles manifestent de son état de crise et d'angoisse."
Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008
"Face à la crise financière qui, partie des Etats-Unis en août 2007, contamine la planète et l'économie entière, les détenteurs de gros patrimoines se tournent vers... l'Etat. Pour qu'il injecte des liquidités et éponge les dettes, et qu'il garantisse la pérennité des banques comme l'anglaise Northern Rock. Mais dès qu'il s'agit de réparer les dégâts sociaux, l'Etat-providence disparaît. Comme au XIXe siècle, les "barons voleurs", grâce à leurs appuis politiques, s'en sortent bien."
Howard Zinn - Au temps des "barons voleurs" - in Manière de voir n°99, Juin-Juillet 2008
"Vu les promesses non tenues de ce retour libéral dont nous commençons à mieux comprendre les effets pervers, nous pouvons au contraire voir dans la crise boursière de 2000 et la tragédie argentine la démonstration du caractère utopique de la régulation des rapports humains par les seules prétendues lois du marché."
Ouvrage collectif - L'homme et le marché, 2006
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