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"Toupictionnaire" :
Le dictionnaire de politique


Autodafé


"Je redoute la foi, elle mène aux actes. Les "autodafés"..."
Jean Rostand - 1894-1977 - Pensées d'un biologiste, 1939


Définition d'autodafé


Etymologie : du portugais auto da fé, acte de foi, puis jugement sur des matières de foi, issu du latin actus fidei.

Un autodafé ou auto-da-fé est une cérémonie expiatoire par laquelle l'Inquisition faisait exécuter ses jugements, notamment par la destruction de personnes ou d'objets par le feu.

Les autodafés ont principalement eu lieu en Espagne ou au Portugal à la fin du XVe siècle, surtout au XVIe siècle et jusqu'au début du XIXe siècle, visant des impies, des juifs faussement convertis, des hérétiques ou toute personne déclarée coupable d'avoir enfreint les lois religieuses. Organisée par l'Église catholique romaine les autodafés étaient des cérémonies exécutées avec beaucoup de solennité et en grande pompe, où les condamnés avançaient en procession, jusqu'au bûcher et étaient exécutés après le sermon, si telle était la sentence.

Par extension, un autodafé est l'action de détruire par le feu des livres ou des bibliothèques, condamnés ou considérés comme séditieux ou dangereux par le régime ou l'autorité qui l'ordonne.

Exemples :
  • autodafé de la bibliothèque d'Alexandrie par l'évêque Théodose en 391.
  • autodafé de l'ensemble des documents en écriture maya en 1562.
  • autodafés d'ouvrages dissidents ou dont les auteurs étaient Juifs ou communistes, par le régime nazi en 1933,
  • autodafés de livres à l'université de Madrid par la phalange franquiste en avril 1939,
  • autodafés de livres rares et de bibliothèques par les talibans en Afghanistan entre 1998 et 2001.

Publié le 14 février 2012



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