Georges Pompidou était banquierCette relation avec le milieu des hautes affaires l'a probablement influencé sur certaines décisions politiques. S'il n'a travaillé que 4 ans chez Rothschild, on ne pourra pas lui reprocher d'avoir fait un beau cadeau à l'ensemble du système bancaire français à l'époque ; mondial aujourd'hui. En effet, quand il interdit à l'Etat français d'emprunter sa monnaie à taux d'intérêt zéro, ou très faible, à sa propre banque centrale, publique, le pays a perdu sa souveraineté, sa légitimité, son autorité sur sa propre monnaie. A qui donc l'état peut emprunter pour financer, de grands projets pour l'emploi, l'éducation etc… Il emprunte tout simplement sur les marchés financiers. Étrange comme conception de l'économie. C'est-à-dire à vous et moi, pour seule condition que vous ayez plusieurs milliards à prêter. Plus fort encore, il est impossible de savoir qui détient notre dette (*) ! Mais la France n'est pas la seule dans ce cas, puisque la ratification du traité du traité de Maastricht en 1992, ainsi que l'article 123 du traité de Lisbonne en 2007 impose aux pays de l'union Européenne ce même financement de l'économie. Les banques françaises peuvent remercier Pompidou et sa loi n°73-7 du 3 Janvier 1973, appelé aussi "loi Pompidou-Giscard", ce dernier était ministre de l'économie et des finances à l'époque. Aujourd'hui la France emprunte quotidiennement aux environs de 3%. D'après les recherches de l'économiste André Jaques Holbecq, depuis 1980, la France a payé en intérêt seul en valeur euro 2006, 1142 Mds d'euros, la dette en attendant, a augmenté sur cette même période de 913 Mds d'euros. Ainsi nous pouvons actuellement rembourser notre dette. Seulement les créanciers nous proposent des taux d'intérêt qui s'accumulent car il faut ré-emprunter pour rembourser l'emprunt précédent. C'est une dette qui s'auto-alimente. Vous en conviendrez qu'il est donc impossible mathématiquement de résorber la dette avec la rigueur, même la plus sévère. Les plans d'austérité, les privatisations, ne peuvent pas réduire la dette d'un pays quand il n'a pas de croissance. C'est logique. L'Etat a besoin d'argent pour rembourser sa dette, réduire son déficit, etc… accordé. S'il impose la rigueur au peuple, une élévation de la T.V.A., soit une hausse des impôts et toute sorte de mesures similaires, il va augmenter ses revenus à très court termes, mais le peuple lui, qui a de moins en moins d'argent, sera de facto tenter de moins consommer, pour vivre. Il est d'autant plus envisageable que les foyers les plus précaires fraudent dans certains cas. On voit bien que la rigueur ou l'austérité ne font qu'aggraver la situation des populations premièrement et des finances publiques ensuite. L'exemple de la Grèce résume l'article : Plus l'on a instauré de plans de rigueur, plus les populations ont cessé de payer leurs impôts pour vivre, le chômage explose et l'Europe s'est finalement résolu à effacer une moitié de la dette grecque. Cette ultime mesure ne semble pas tellement avoir fait trembler l'économie, même si leur dette est relativement faible par rapport à la France. Il est vrai que cette dette n'est pas le fruit de la loi Pompidou Giscard, mais ce financement de l'économie peut-être largement contesté. Mais alors, pourquoi ne parle-t-on jamais d'un retour à la création monétaire par notre banque centrale, qui serait aujourd'hui la BCE ? Ou bien d'un effacement des dettes publiques ? Premièrement, les économistes interrogés aux heures de grandes audiences adhèrent à ce que l'on pourrait nommer le "politiquement correct", ils ne s'opposent pas à cette organisation économique. Ainsi l'information ne propose pas d'alternatives et c'est en ce sens que j'écris cet article. Deuxièmement, les arguments avancés pour continuer à emprunter sur le marché financier sont que l'emprunt à taux zéro entraînerait une inflation, or nous pourrions facilement déflater notre monnaie. Avant d'encombrer cet article de mécanismes économiques, je vous recommande les différends liens ci-dessous, ainsi que de suivre des économistes tels que Jaques Sapir, André Jaques Holbecq, ou encore le démographe Emmanuel Todd. Le Canard Prospère, 08/01/2012 |