Ultralibéralisme aux Etats-Unis :l'envers du décorNicolas Sarkozy fait les yeux doux aux Etats-Unis et vante les mérites du modèle économique anglo-saxon. Il est relayé généreusement par les grands médias chargés de faire adhérer la population aux thèses ultralibérales et du "travailler plus pour gagner plus". Nous avons régulièrement droit à des exemples de personnes ayant "réussi", c'est-à-dire qui ont eu la chance de s'enrichir. Régulièrement, des dispositifs économiques "modernes" et "exemplaires" en vigueur dans d'autres pays sont présentés et comparés à nos modes de fonctionnement franco-français "désuets" et "archaïques". On oublie cependant de nous montrer l'envers du décor de ce système où les "réformes" vont immanquablement nous conduire : destruction des acquis sociaux, développement des inégalités, appauvrissement pour le plus grand nombre, individualismes…. Pour illustrer cet envers du décor voici un extrait d'un article de l'hebdomadaire Marianne, intitulé "Quand le grand krach vous croque…", à propos de la crise des "subprimes" et de la chute du dollar qui entraînent les Etats-Unis vers la récession.
Des cadeaux fiscaux aux plus riches, sans prise sur la croissance puisqu'ils étaient déjà bien pourvus, y compris du superflu… De l'érosion délibérée de l'aisance de la classe moyenne qui s'épuise à rembourser des traites, souscrites du temps où le boum boursier lui donnait une trompeuse impression d'enrichissement sans fin. Depuis la récession de 2001, ses salaires ont continué à stagner tandis que se rétrécissait sans cesse son temps de loisir. En termes réels, son pouvoir d'achat est aujourd'hui inférieur à celui de 1999 ! Autre indice alarmant, la proportion de travailleurs du secteur privé bénéficiant d'une retraite et d'une couverture médicale patronale s'est encore réduite pendant la période où l'économie affichait sa bonne santé. Quarante-sept millions de salariés en sont dépourvus tandis qu'un habitant sur huit vit au-dessous du seuil de pauvreté. Un record dans le monde industrialisé. Dans le même temps, les prix des produits de première nécessité et de l'énergie ont flambé. Tant que Wall Street pulvérisait des records et qu'obtenir un crédit était une formalité, la consommation a porté la croissance. Mais comme le souligne Christian Weller [un économiste démocrate], "utiliser sa maison comme distributeur automatique de billets, ne peut pas marcher indéfiniment" ! Aujourd'hui, nombre d'Américains en sont réduits à puiser dans le pécule destiné à leur retraite, pour régler leurs dépenses quotidiennes." Marianne - 22 au 28 mars 2008 - Quand le grand krach vous croque… Pierre Tourev, 04/04/2008 |