De quoi l'UMP est-il le nom ?En paraphrasant le titre du livre d'Alain Badiou "De quoi Sarkozy est-il le nom ?", essayons de décrypter ce qui se cache derrière l'UMP. Union du Milliardaire et du PopulaireCréée en 2002 pour soutenir la candidature de Jacques Chirac à l'élection présidentielle, l'Union pour la majorité présidentielle regroupe le RPR, Démocratie libérale ainsi que deux tiers des députés de l'UDF. Parti de droite et de centre droit, l'UMP cherche à rassembler les gaullistes, les libéraux, les radicaux, les démocrates chrétiens et les centristes modérés de la scène politique française.Après les élections de 2002, l'UMP garde son sigle mais devient l'"Union pour un mouvement populaire". On peut bien évidemment faire une lecture au premier niveau de la charte des valeurs de l'UMP qui veut donner un "souffle nouveau" à la politique, "écouter les citoyens, agir avec eux et pour eux", favoriser le "destin individuel de la personne", rejeter tout ce qui "étouffe la liberté", etc. On peut aussi en avoir une lecture au second niveau qui transparaît dès que l'on creuse un peu derrière les mots ou que l'on regarde à qui profite la politique de l'UMP. Les partis de droite servent principalement deux intérêts, ceux de la très petite minorité des détenteurs des richesses qui veulent pouvoir en accumuler toujours plus ou ceux d'un seul homme, cherchant à conquérir le pouvoir absolu, comme Louis Napoléon Bonaparte, en général avec le soutien des premiers. Dans une démocratie, cette petite minorité n'est, bien évidemment, pas suffisante pour emporter une élection. Il lui faut donc gagner à sa cause, à son parti, une majorité de la population, donc du peuple. D'où l'emploi du mot "Populaire" dans le sigle UMP et le déploiement d'une cause alibi au travers d'un programme de gouvernement. Union pour la Mobilisation du PeupleL'arme la plus redoutable pour mobiliser le peuple est le "populisme" qui utilise des promesses électoralistes et démagogiques et qui exacerbe les réflexes patriotiques et sécuritaires.Force est de constater que Jacques Chirac en 2002, puis Nicolas Sarkozy en 2007 y sont parvenus. En focalisant, avec l'aide des grands médias complaisants, voire serviles, l'attention sur les problèmes de sécurité, l'UMP a ainsi contribué à écarter du second tour de l'élection présidentielle de 2002 le candidat du parti socialiste. Nicolas Sarkozy, plus décomplexé que Jacques Chirac, est parvenu à siphonner les voix du Front National en chassant sur les mêmes terres que Jean-Marie Le Pen et avec les mêmes accents populistes. L'analyse des 15 points du programme présidentiel de Nicolas Sarkozy est sous cet angle de vue est instructive.
Utilisation et Manipulation du PeupleCette analyse montre que chacune de ces mesures apporte un plus aux détenteurs de richesses, sans jamais leur demander d'efforts. Le peuple, quant à lui, est alléché par beaucoup de promesses, réparties sur toutes les catégories de la population et assorties d'efforts ou de régressions sociales habilement positivées. L'autre clé du programme de l'UMP est la division des français en montrant du doigt les assistés, les grévistes, la racaille des banlieues, les inactifs de tout poil... en les opposant à "ceux qui travaillent et qui se lèvent tôt".En résumé : Usage Machiavélique du Populisme Pierre Tourev, 31/03/2010
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