La période 1945-1975 est en effet synonyme de Croissance, Développement, Progrès, Modernité et j’en passe.
Vers le milieu des années 70 la sacro-sainte croissance ralentit. A partir de là, les fameuses crises se succèdent...
Alors, certains nostalgiques du temps béni des colonies ont appelé la période suivante les "Trente Piteuses".
Mais peut-être qu’un jour, les historiens s'accorderont pour reconnaître que les "Trente Piteuses" correspondaient plutôt à cette période 45-75.
Cette période d’après-guerre, donc de plein emploi... durant laquelle le Progrès, si ce n’est le Bonheur, sont devenus synonymes de "toujours plus", autrement dit la Croissance. Toujours plus d’exploitation de matières, donc de consommation d’énergie, et de pollution... afin de produire toujours plus de bagnoles, d’avions, de télés, de béton, etc., etc. Tout ça, bien évidemment toujours plus gros, toujours plus haut, toujours plus rapide... No limit !
Oubliant que la croissance infinie dans un monde fini était impossible, l’homme s’est autorisé à croire que grâce à la techno-science rien ne pourrait plus lui résister, et que le mot "impossible" était du registre du passé. Ce fut la période au cours de laquelle l’homme s’est cru tout permis, qu'il s'est pris pour un dieu et qu'il est tombé dans la démesure (l’hybris que redoutaient tant les Anciens). C’est cette période finalement, qui aura probablement le plus engagé notre civilisation dans sa décadence.
Cet extraordinaire "Développement", amenant ce fameux "Progrès" s’est fait sur l’exploitation des plus faibles et sur le pillage de notre environnement, et grâce à une énergie abondante et bon marché, le pétrole. Sans ce pétrole, la Machine s’arrêtera, c’est le cas de le dire. Et ce ne seront pas les énergies "vertes" et "renouvelables" qui pourront le remplacer. La fin du pétrole, qui coïncidera avec bien d’autres pénuries et problèmes majeurs, viendra porter le coup de grâce à ce système ainsi qu’à notre civilisation.
L’argent (monnaie) n’a de véritable existence que lorsqu’il se concrétise au moment de la transaction. Jusque-là, la monnaie n’est qu’une idée. Elle est l’idée de la valeur qu’elle représente ; par exemple 1 euro = 1 baguette de pain. Manger est un véritable besoin, les euros ne sont qu’un moyen, parmi d’autres, pour pouvoir se procurer de quoi manger et vivre. Cette valeur que nous attribuons à la monnaie, ne tient que grâce à la confiance. Or la confiance, c’est un peu comme avec les matières premières, quand il n’y en a plus, il n’y en a plus !
Un jour viendra... quand il n’y aura plus de pétrole, et presque plus rien dans les magasins... les milliards d’euros ou de dollars ne vaudront rien.
Alors on reviendra peut-être à des rapports et des échanges plus simples. On échangera un poulet contre 5 kg de patates, ou bien 1 heure de bricolage contre 1 heure de cours de français, ou autre.
Léon 65, 2016-05-06
|