Eviter les pièges de la pensée : Les biais cognitifsBiais de statu quoLa locution "statu quo" est une abréviation francisée de l'expression latine "in statu quo ante" qui signifie "dans la situation (ou dans l'état) où cela était auparavant". Elle sert à désigner une situation figée ou un état d'immobilisme. Le biais de statu quo (ou parfois biais du statu quo) désigne un biais de comportement qui traduit la résistance au changement et une attitude mentale dans laquelle toute nouveauté est perçue comme engendrant plus de risques que d'avantages. En conséquence, les personnes préfèrent que les choses restent à l'identique ou évoluent le moins possible si l'on ne peut faire autrement. Elles préfèrent minimiser les pertes que prendre des risques pour gagner plus. Plus une décision est complexe et difficile à prendre, plus les individus tendent à accepter le statu quo, car l'angoisse d'avoir à le regretter incite à la prudence. Le statu quo est considéré comme la référence légitime par rapport à laquelle les performances d'autres options doivent être calculées. L'aversion du risque et des pertes fait de tout changement par rapport à la situation actuelle, un risque que l'individu ne veut pas prendre. En outre, le statu quo se révèle moins impliquant qu'une prise de décision qui fait courir le risque de l'erreur ou de l'échec. Si le biais de statu quo peut conduire à faire des choix plus sécurisants, il peut devenir invalidant car il empêche des choix plus aventureux certes, mais plus intéressants. Il est d'autant plus subtil que les personnes concernées n'en sont pas conscientes, ce qui rend plus difficile de s'en défaire. On le rencontre aussi bien dans la vie de tous les jours qu'en politique, en économie, dans la finance, en entreprises. Exemples :
William Samuelson et Richard Zeckhauser, professeurs des Universités de Boston et Harvard, ont montré en 1988, lors d'une expérience qu'un investisseur ayant reçu un héritage était influencé dans ses décisions d'allocation par la composition initiale de son héritage, ce qui se traduisait par une prime "psychologique" pour les céder, à laquelle peut se rajouter une prime "affective".
>>> Voir aussi : Biais de négativité >>> Sources |