La Toupie  >  Citations  >  par thèmes  >  Média > 2/3

Tourpilles
Recueil de citations


Média

Page 2 / 3



"Les médias adorent relayer ces grandes causes associant tout et chacun sans déranger rien ni personne. Le consensus "humanitaire" a la même utilité que les "débats" entre journalistes. Ils brassent du vent pour détourner l'orage."
Serge Halimi - Né en 1955 - Les nouveaux chiens de garde, 2005, page 14

"Mort de Lady Diana en 1997, éclipse de soleil en 1999, "Loft story" en 2001 : chaque fois que, presque unanimes, les médias matraquent un sujet sans autre conséquence qu'une augmentation escomptée de leur diffusion, ils se prévalent de la demande du public, de l'intérêt du consommateur. C'est d'abord oublier que la mission du journaliste consiste à rendre intéressant ce qui est important, pas important ce qui est intéressant."
Serge Halimi - Né en 1955 - Les nouveaux chiens de garde, 2005, page 76

"Culture d'entreprise, sérénade des "grands équilibres", amour de la mondialisation, fascination pour l'argent et pour ceux qui en possèdent, prolifération des chroniques boursières, réquisitoire incessant contre les conquêtes sociales, acharnement à culpabiliser les salariés au nom des "exclus", terreur des passions collectives : cette gamme patronale, mille institutions, organismes et commissions le martèlent. Mais les médias, qu'ils soient de droite ou qu'ils se disent de gauche, lui servent de ventriloque, d'orchestre symphonique au diapason des marchés qui scandent nos existences."
Serge Halimi - Né en 1955 - Les nouveaux chiens de garde, 2005

"Des médias de plus en plus concentrés, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre. Longtemps, le désir de transformation sociale continuera de buter sur cet obstacle."
Serge Halimi - Né en 1955 - Les nouveaux chiens de garde, 2005, page 143

"On peut dire que plus un organe de presse ou un média est aux ordres de l'oligarchie dirigeante, plus il emploie d'euphémismes."
Eric Hazan, écrivain, éditeur et ancien médecin - Le Monde, 9 mai 2006

"Ne confondons pas le "système" en place, au sens d'une réalité qui combine la soumission à des intérêts économiques ou sociaux et le pouvoir d'une nomenklatura politico-médiatique qui se présente comme autorité morale exclusive, et, d'autre part, un supposé "complot", thèse qui séduit incontestablement des groupes et des réseaux importants mais qui s'effondre sous l'inflation des explications concurrentes."
François-Bernard Huyghe - Né en 1951 - La Nouvelle Revue d'Histoire, nº 84, mai-juin 2016

"Il y a un problème de l'islamo-gauchisme. Pourquoi et comment une poignée d'intellectuels d'extrême gauche, peu nombreux mais très influents dans les médias et dans la mouvance des droits de l'homme, ont-ils imposé une véritable sanctuarisation de l'islam dans l'espace politique français ? Oui, pourquoi ces intellectuels, pour la plupart agnostiques et libertaires, se sont-ils brusquement pris de passion pour la religion la plus fermée, la plus identitaire, et, dans sa version islamiste, la plus guerrière et la plus violente à la surface du globe ? Pourquoi cette étrange intimidation, parée des plumes de la morale ? Pourquoi ne peut-on plus parler de l'islam qu'en présence de son avocat ?"
Jacques Julliard - Qu'est-ce que l'islamo-gauchisme ?, Le FigaroVox, 26/08/2016

"Veblen [Thorstein Veblen, économiste] constatait ensuite qu'existent le plus souvent plusieurs classes au sein de la société. Chacune d'entre elles est régie par le principe de la rivalité ostentatoire. Et dans chaque classe, les individus prennent comme modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre ce qui est bien, ce qu'il est chic de faire. La couche sociale imitée prend elle-même exemple sur celle qui est située au-dessus d'elle dans l'échelle de la fortune. Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe située au sommet définit le modèle culturel général de ce qui est prestigieux, de ce qui en impose aux autres.
Que se passe-t-il dans une société très inégalitaire ? Elle génère un gaspillage énorme, parce que la dilapidation matérielle de l'oligarchie - elle-même en proie à la compétition ostentatoire - sert d'exemple à toute la société. Chacun à son niveau, dans la limite de ses revenus, cherche à acquérir les biens et les signes les plus valorisés. Médias, publicité, films, feuilletons, magazines "people" sont les outils de diffusion du modèle culturel dominant."

Hervé Kempf - Comment les riches détruisent le monde, Manière de voir n°99, Juin-Juillet 2008

"Polémiques, faits divers, images-choc, voyeurisme, micro-trottoir, téléréalité. À l'ère du multimédia, nous assistons au triomphe de l'émotion. Le pouvoir médiatique s'impose en faisant vibrer la sensibilité au rythme haletant de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable addiction collective aux émotions. Le pouvoir politique joue sur les mêmes ressorts. S'il est vrai que l'émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette débauche d'excitations sensorielles soulève des enjeux éthiques majeurs. Quand nos émotions sont dévoyées, ce sont nos jugements de valeur qui se trouvent pervertis."
Pierre Le Coz - Le gouvernement des émotions et l'art de déjouer les manipulations, 2014

"Avec la dérive actuelle des médias, leur inflation, le matraquage non-stop, la surinformation, l'absence de régulation, les manipulations de toutes sortes, les polémiques pour les polémiques, l'information s'est transformée aussi en une sorte de poison lent, tant elle est devenue incontrôlable et contradictoire. Un médicament capable de rendre dépendant, stressé et, au bout du compte, malade.
Patrick Lemoine - Le mystère du nocebo, 2011

"L'art ne cherche pas à se conformer aux goûts du public ou, comme dans l'abstraction, à s'en éloigner, mais à suivre les normes posées par les mass media et la publicité."
Bertrand Lemonnier - L'Angleterre des Beatles: une histoire culturelle des années soixante, 1995



>>> Page 3 des citations : Média



Accueil     Citations     Haut de page