L'avenir
Le mythe d'une croissance infinie se craquelle
Le mythe d'une croissance infinie se craquelle de toutes parts sous le poids du dérèglement climatique. Ce sont désormais les prémices d'un futur violent, pollué et aux ressources limitées qui se dessinent sous nos yeux.
On nous a fait croire ceci et comme un con, j'y ai cru, malgré les évidences.
- La sur-consommation est une bonne chose, sans compléter pour qui et pour quoi. Elle est utile pour le monde des affaires, mais un désastre pour notre survie, avec l'extractivisme excessif et les montagnes de déchets ingérables. Par contre la population apprécie et l'économie fleurit.
- Les entrepreneurs se prétendent être les meilleurs juges de la valeur de leurs entreprises, que ce soit la moralité de l'emploi, l'utilisation de leurs produits et services, l'impact de ces produits et service sur le monde. L'État ne pourrait donc pas, selon eux, interdire l'emploi des enfants, ni les déchets sauvages. Par contre, l'État, donc vous et moi, devons selon eux, investir dans les infrastructures nécessaires à leurs activités (routes, chemins de fer, réseau, .) et les entretenir. L'État doit régler la santé des plus démunis ainsi que leur éducation, pour que les employés de ces entreprises puissent travailler et consommer. Un dirigeant américain a dit un jour: "what is good for Amercan Motors is good for America".
- Toute autre forme de redistribution des richesses que le salaire n'est valable que pour les rentiers et les héritiers. Le revenu universel minimum a été essayé plusieurs fois avec succès. Mais comme c'est contraire au credo, on ignore cette réalité objective.
- L'obsession du niveau de vie, la fin du mois avant la fin du monde, nous mène directement à notre effondrement. Cela semble être en cours, mais c'est contraire au dogme, donc mis de côté. Cette croyance nous tue et nous refusons de le voir.
- Aucun économiste ne discute le déséquilibre permanent de nos économies, qui ne survivent que par l'emprunt de plus en plus important ainsi que par une croissance continue. Aucun économiste n'explique le succès insultant de l'économie russe, en pleine guerre.
- Depuis l'effondrement de l'URSS, c'est-à-dire la disparition de l'épouvantail communiste, les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres, avec moins de services sociaux, hôpitaux, écoles, protection civile, .
- L'homme aurait le droit, si pas le devoir, d'utiliser et de modifier la nature à son profit.
- On a influencé notre appréciation du beau. Nous trouvons belles les villes modernes avec leurs buildings écrasants, les pelouses manucurées, les haies taillées au cordeau. Alors qu'une vue plus sauvage, plus naturelle a bien plus de charme, au moins pour moi. Mais personne n'ose le dire.
- Une entreprise capitaliste serait toujours plus efficace qu'une coopérative ou qu'une
entreprise d'État.
Conséquences : les nouvelles générations auront forcément de moins bonnes conditions de vie que leurs aïeuls. "Le rapport à ses enfants, normalement un rapport de don, devient un rapport de dette", dit Hélène L'Heuillet.
"Il faut innover non pour inventer un autre monde, mais pour empêcher le délitement du nôtre. Comme si nous n'étions plus capables d'expliciter un dessein commun crédible et attractif. On parle d'agir de façon à conserver l'état des choses, non de le bouleverser. " Etienne Klein.
"Il n'y a pas de projet d'avenir, car l'écologie s'est organisée autour d'espaces à protéger, à conserver. Elle n'est pas pensée comme une transformation dans le temps." Grégory Quenet.
Nous revenons au Moyen-âge, ironise Macron, mais n'avons presque plus d'autre avenir possible.
Marc, La Page de Marc, n°112, 13/08/2024
Références :
Reporterre : https://reporterre.net/La-crise-ecologique-fait-disparaitre-le-futur
Alternatives Economiques : https://www.alternatives-economiques.fr/noami-oreskes-fondamentalistes-marche-nabandonnent-jamais/00109613
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