Crise : le pire est devant nous si..."La main invisible qui le guide indique toujours la bonne direction." Le credo des gourous de l'économie ultralibérale a conduit l'économie dans le mur, pour ne pas dire au fond du gouffre. Et la main invisible, c'est "dans la figure" qu'elle leur est revenue, comme le relève fort justement le Canard Enchaîné du 4 février 2009. Il n'est bien sûr pas question pour eux de remettre en cause le fondement du système capitaliste. Tout au mieux, il faut "éviter les erreurs à ne plus faire", "avoir une meilleure régulation". Mais ils ne font aucune analyse critique des fondements mêmes du capitalisme caractérisé par l'accumulation sans limite des richesses, et donc du pouvoir, entre les mains d'une extrême minorité dont le seul but est de s'enrichir toujours plus au détriment de l'immense majorité, pour ne pas risquer de diluer leur pouvoir. Nicolas Sarkozy, quant à lui, ne fait que proposer de changer la tapisserie, et croit régler la crise par un coup d'éclat médiatique en demandant aux banquiers en difficulté de renoncer à leur bonus. Comme si priver d'argent de poche ces boucs émissaires (même s'il est vrai qu'ils ont leur part de responsabilité), allait faire redémarrer l'économie. Les plans de relance et les quelques mesures prises pour amoindrir les effets de la crise - moyens faibles en comparaison avec le soutien apporté aux banquiers et aux industriels - ne sont qu'une tentative pour remettre en route le moteur, mais pour aller toujours dans la même direction, vers toujours plus d'inégalités, d'endettement. Et si jamais le moteur de l'économie repart, il ne tardera pas à caler à nouveau. En effet, la richesse produite étant mal répartie entre le capital et le travail, les travailleurs qui sont aussi les consommateurs, devront s'endetter encore plus pour assumer le rôle qu'on attend d'eux, jusqu'à ce que le système s'effondre à nouveau. Un tel scénario ne peut que finir par le chaos, la guerre civile, la guerre tout court, le retour au Moyen Age… ou par un régime totalitaire chargé de préserver la sérénité et la fortune de la classe dominante. Bref, le pire est devant nous, s'il n'y a pas un sursaut des citoyens et des "sans-culottes" endormis. Sans prétention d'exhaustivité ni d'avoir découvert la panacée, voici quelques propositions pour créer les bases d'un monde nouveau. Créer de nouvelles marges de manoeuvre
Assainir l'économie
Mieux répartir le travail par la mise à la retraite d'office des salariés à haut revenu ayant cumulé tout au long de leur vie un montant donné de salaire (exprimé par exemple en n fois le salaire minimum mensuel). Les personnes ainsi priées de laisser la place aux jeunes auront tout loisir de créer leur propre entreprise ou de donner de leur temps à la collectivité. Mener une politique ambitieuse de construction de logements sociaux, d'éducation, de protection de l'environnement, d'aménagement du territoire et de développement de la recherche. Pierre Tourev, 21/02/2009 |