Election présidentielle 2022Changer la donne par le blanc pour plus de légitimité démocratiqueDans l'article "Pour une légitimité démocratique - En finir avec le mode de scrutin majoritaire" du 30 octobre 2017, je dénonçais l'effet pervers du système électoral français qui peut conduire au pouvoir un "monarque républicain" n'ayant que très peu de légitimité démocratique. En effet, si le candidat élu a atteint 25% au premier tour avec près de 25% d'abstention, il ne représente que 20% des inscrits, sans même tenir compte de ceux qui auraient voté « utile » dès le premier tour. Quant au second tour, il n'est le plus souvent qu'un vote de rejet, pour éliminer le candidat que les Français ne veulent voir en aucun cas arriver au pouvoir. C'est un vote sans adhésion au programme de celui pour lequel ils ont voté. Chose que le candidat élu ne voit pas ou ne veut pas voir. En outre, depuis la mise en place du quinquennat et la synchronisation de l'élection présidentielle avec les élections législatives, le pouvoir du président de la République a été survalorisé au détriment de celui de l'Assemblée nationale qui devient une simple chambre d'enregistrement. Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, qu'une large majorité des Français ne se reconnait pas dans ceux qui nous gouvernent. Elle se reconnait pas non plus dans l'Assemblée nationale, désignée par suivisme juste après l'élection présidentielle, au moyen un scrutin majoritaire (de circonscription) et non à la proportionnelle, ce qui en écarte plusieurs courants politiques minoritaire. Rien n'ayant changé dans le système électoral depuis cinq ans, l'élection présidentielle de 2022 s'annonce être dans la continuité des précédentes, avec une abstention très probablement accrue par le rejet du système politique actuel. La légitimité démocratique de nos futurs représentants en sera d'autant réduite. Aucune réforme constitutionnelle pour rééquilibrer les pouvoirs en faveur de l'Assemblée nationale ou pour changer le mode de désignation ainsi que le rôle du président de la République n'apparait à l'horizon, même lointain. De même la proportionnelle pour les élections législatives ne semble être une priorité pour personne. Ne pourrait-on pas profiter de l'élection présidentielle de 2022 pour faire évoluer les choses ? Aussi près de l'échéance, je ne vois que deux solutions :
Pierre Tourev, 10 janvier 2022 Note :
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