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L’histoire se répète

Parallèle Hitler / Trump
Trois futurs possibles



La plupart d'entre vous n'étaient pas nés quand Hitler a pris le pouvoir en Allemagne. Sa victoire aux élections a justifié une dictature féroce. Pour le moment, la victoire aux élections de Trump justifie une dictature féroce aussi. Avec des parallèles saisissants. Au lieu des Juifs, des Tziganes, des homosexuels, des handicapés, des communistes et des francs-maçons, l'Amérique d'aujourd'hui rejette les réfugiés latinos, les Noirs, les LGBTI ainsi que les pauvres. Hitler les envoyait dans des camps de concentration, l’Amérique dans des prisons immondes pour le seul crime de ne pas avoir peau de neige. Tous deux s'appuient sur des sectes chrétiennes pour justifier leurs actions. Tous deux ont emprunté à la religion juive la notion abjecte de peuple élu. On se souvient de la colère d'Hitler quand Jesse Owen un noir a battu des blancs à la course aux Jeux olympiques de Berlin et on a vu avec horreur Trump accueillir des réfugiés blancs d'Afrique du Sud qui souffrent de la disparition de l'apartheid. Hitler exigeait un espace vital pour les Allemands, Trump, un équilibre financier qui n’a aucun sens à l’ère du numérique. Hitler a rejeté les scientifiques juifs et les peintres modernes, Trump exige que le curriculum des universités reflète son idéologie assassine. Hitler a soutenu d’autres dictateurs, Salazar, Franco, Mussolini, Trump défend Bolsonaro et Nettanyhou.

La comparaison vient de dépasser un niveau un nouveau palier inquiétant. Comme Daladier et Chamberlain ont signé les accords de Munich le 30 septembre 1938, Ursula Von der Leyden a serré la main de Hitler, pardon de Trump, le 27 juillet. On a vu ce qu’il est advenu de la paix pour une génération promise par ces clowns après l’apaisement de 1938. Quel sera l’avenir de l’accord récent  ;?

Je reconnais que l’Europe est dans une situation très délicate,. Trois ennemis à combattre, avec trois approches différentes. Les Russes, avec des armes assez conventionnelles, les Américains avec une guerre commerciale et la Nature, bien plus inquiétante, avec ses lois non-négociables.

À ce stade, je vois trois futurs possibles.

1. Business as usual

Ce scénario, copié des modèles climatiques, est le plus facile à mettre en œuvre. Il suppose implicitement que les électeurs américains seront capables de renverser Trump et que son remplaçant sera à même d'inverser la tendance. Il suppose aussi, que la Nature ne va pas lancer une balle destructrice dans notre jeu de quilles, avec le climat, la biodiversité ou nos pollutions. Il suppose aussi, tout aussi implicitement que la Russie va s’essouffler. Rien n’est moins sûr.

2. Nationalisme européen

Rien de tel qu’un bon ennemi pour obtenir une cohésion nationale, ou ici continentale. Déclarons donc l’Amérique et la Russie comme nos ennemis et agissons en conséquence. Reconnaissons aussi que notre force, ce sont les 450 millions de consommateurs européens, 50% de plus que les USA, plus du double de la Russie.
  • Menacer la Russie d’une participation européenne à la guerre en Ukraine si elle ne quitte pas les territoires occupés; y compris la Crimée.

  • Rejeter l’accord d’Écosse et imposer des droits de 50% sur toutes les importations américains. Si Ursula ne veut pas se dédire, qu’elle démissionne.

  • Exiger des autres pays de choisir: ne plus commercer avec ces deux pays ou cesser de commercer avec l’Europe. Imposer en plus une taxe de 5% sur toutes les conversions d’euros en dollars. Et tant pis pour les profits des 1% les plus riches.

  • Considérer la politique anti-climat de Trump comme une atteinte à nos vies. Un casus belli.

Ce sera difficile et douloureux. Mais, je crois, moins que l’option 1.

3. Quitter le régime capitaliste

La soumission d’Ursula sonne le glas de l’Europe financière. Dans ma jeunesse, nous voulions une Europe ouverte, culturelles, humaine. Les financiers nous l’ont volée. Qu’ils nous la rendent.

Nous entrons dans une période où tous nos repères économiques disparaissent. Profitons-en pour créer une nouvelle structure économique basée sur d'autres valeurs que l'argent avec d'autres objectifs que le profit. Pouvons-nous créer une société ouverte, sans pauvres et sans ultra-riches (patrimoines supérieurs à 10 millions confisqués), avec une agriculture et des services locaux, sans grandes villes, sans bourses, sans grandes industries ? Il faut réfléchir à cette solution, parce que notre troisième ennemi, la Nature, pourrait bien nous y forcer.


Marc, Page de Marc 158, 05/08/2025



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