Le climat,
où en sommes-nous ?
Des sondages nous disent qu'il règne une anxiété au sujet du climat. J'observe que de nombreuses citoyens sont de plus en plus attentifs à leur impact personnel tant en termes de nourriture que de mobilité. J'ai vu ceci chez des amis, où je m'y attendais, mais aussi chez des personnes qui m'étonnent agréablement, comme des candidates de la liste du bourgmestre, à Durbuy. Cette attitude me réjouit et me laisse espérer un chemin vers une sortie de crise.
Cette conscience des difficultés que nous rencontrons explique sans doute la baisse de nos émissions de gaz à effets de serre (GES). Si c'est un résultat à chérir, il est malheureusement insuffisant. Les quantités de ces gaz dans notre atmosphère continuent malgré tout à augmenter avec en conséquence une pression de plus en plus forte sur notre climat qui devient de plus en plus instable et imprévisible.
Pour compléter ces actions individuelles, nous n'avons pas d'autre choix que de changer notre mode de vie. Reconnaissons au moins ces déséquilibres dans notre vivre ensemble :
- La mobilité est beaucoup trop bon marché, par rapport à son coût pour le climat. Ce qui explique les délocalisations industrielles, les achats centralisés par la grande distribution, les flux internationaux de composants et de parties de produits finis.
- Les différences entre les revenus sont trop importantes pour la paix sociale. Par ailleurs, les plus riches émettent beaucoup plus de GES que leur part équitable.
- Nous vivons sous la dictature du dieu Euro. Il faut toujours trouver la solution la moins chère, qui est dangereuse parce qu'elle est rarement la plus résiliente. Les solutions résilientes sont à préférer, quand un système peut résister à des accidents inhabituels.
Ces déséquilibres et des tas d'autres, rendent notre civilisation non-durable. L'avenir est bouché.
Résoudre ces déséquilibres ne sera pas chose simple, mais ce sera indispensable si nous voulons survivre comme société. Chaque groupe social mènera un combat de type corporatiste pour maintenir ses avantages actuels, qu'ils soient disproportionnés, iniques, ou dangereux.
- Les camionneurs bloqueront les routes.
- Les fortunés payeront des lobbyistes pour faire passer des lois qui les protègent.
- Les fermiers refuseront de se plier aux exigences de santé, que ce soit dans le cas de leur propre santé (le cancer dus aux insecticides), ou de celle des pollinisateurs. Cette grogne est déjà en cours, chaque hiver, quand le travail à la ferme est moins exigeant.
- Les industriels n'accepteront les lois du marché que trop tard. Volkswagen et Stellantis n'ont pas prévu des voitures petites, légères, bon marché, mais moins rentables, du coup, ils sont obligés de fermer des usines.
- Les ouvriers aussi. J'ai vu des ouvriers de Téfal qui exigeaient le droit de nous empoisonner avec leur produit, le PFAS le plus connu.
- Les chimistes et les compagnies pétrolières ne veulent en rien réduire leurs activités, ni assumer les destructions qu'ils occasionnent.
Il est clair qu'avec ce programme je vais me mettre tout le monde à dos. Que personne n'acceptera le moindre sacrifice personnel, sans y être forcé par les événements. Nous agissons tous comme des enfants gâtés à qui on menace d'enlever son joujou.
Si les actions logiquement nécessaires sont claires, il est évident que personne n'ose les proposer. Les dernières élections l'ont bien montré. Avec mon message, je fais ici le pari que le citoyen est capable d'appréhender la situation et de comprendre les dangers existentiels qui nous menacent. J'espère qu'on ne viendra pas me frapper parce que j'incrimine les modes de vie actuels.
Marc, La Page de Marc, n°127, 03/12/2024
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