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Énergie

Capture, Nucléaire, Géoenginérie, Forêts...



Notre civilisation se définit par en usage hors norme d'une énergie facile à se procurer, les hydrocarbures et le renouvelable. Les premiers sont voués à être remplacés par les seconds, mais ce processus est beaucoup trop lent pour les aspirations des populations. D'une part, il faut maintenir dès maintenant, les revenus du pétrole d'autre part, il est indispensable de continuer à fournir aux populations les voitures, les vacances, les habitations, les produits en plastique, en verre et en acier dont ils jouissent présentement.

Nos gouvernements essayent des tas de technologies pour pouvoir continuer à utiliser les hydrocarbures. En vain.

La Capture

En utilisant les hydrocarbures, on émet des CO2 qui détruisent le climat. L'idée est d'une simplicité enfantine : capter le COD de l'air et le mettre ailleurs. Les expériences faites en Islande montrent que c’est faisable, mais à un prix exorbitant et à des quantités ridiculement basses. La Norvège a lancé un projet lié à des cimenteries, Longship. Le Canada, la Grande-Bretagne, les USA, le Sud Est de l’Asie ont aussi annoncé des projets. Si pour certains experts, il est nécessaire de se lancer dans cette technologie pour la développer et l'utiliser en masse plus tard, pour d'autres, ce pari sur l'avenir a cruellement peu de chances d'aboutir.

Mentionnons le Biochar, développé aussi, en Wallonie, chez nous.

Le Nucléaire

Indépendamment des défauts inhérents à cette technologie, les déchets et la dangerosité, l'expérience de ces dernières années n'est absolument pas concluante. Les dépassements en budget et en temps de Flamanville dépassent l’entendement. Les pannes en France en 2022 et 2023 font douter de l’intégrité de la construction.

Il s’est produit dans le monde, un accident majeur tous les 20 ans environ (Maïak en 1957), Three Miles Island (1979 aux USA), Tchernobyl (1986 en Ukraine), Fukushima (2011 au Japon). La loi des séries, va-t-elle s’appliquer? Nul ne le sait. Mais il est certain que personne ne prévoit de débourser les centaines de milliards de dégâts, que les assurances ne les couvriront pas et que les opérateurs ne sont pas responsables financièrement, du moins en Belgique.

La géoenginérie

La géoenginérie est un vieux rêve de nombreux humain. Nous avons détourné des rivières, aplati des montagnes, vaincu des tas de maladies. Nous pouvons certainement modifier le temps qu'il fera demain, changer le climat. Cette vision intéresse beaucoup de chercheurs. l’ARIA en Grande-Bretagne finance pour près de 67 millions d'euros (57 millions de livres sterling) plusieurs projets plus farfelus les uns que les autres. Pomper de l’eau en dessous de la banquise pour l’étendre au-dessus, où elle gèlera et la glace sera plus épaisse. Envoyer des aérosols à 20 kilomètres d’altitude pour bloquer les rayons du soleil. Une autre technique, appelée éclaircissement des nuages marins, consiste à pulvériser du sel marin pour augmenter la réflectivité des nuages bas.

Dans tous les cas, les oppositions scientifiques et organisationnelles sont fortes.

Les forêts

La solution naturelle, l’absorption du carbone par les forêts, est absolument insuffisante pour absorber et régler notre problème d’émissions trop fortes de gaz à effet de serre.

Et alors quoi

Aucun de nos dirigeants, aucun, ne tient compte de ces réalités. Aucun n’ose dire aux électeurs: le bon temps est fini. La porcelaine, le verre, l’acier, le béton, le plastique, c’est du passé, si nous voulons survivre. La mobilité exige trop d’énergie. Il faut la diminuer. Le chauffage et le conditionnement d’air tout autant. Le tracteur dans les fermes devra souvent être remplacé par des chevaux, des bœufs ou des éléphants tandis que les engrais à base d’hydrocarbure ainsi que les pesticides n’auront plus aucune place dans notre agriculture. Le streaming, l’IA, les bitcoins, sont trop énergivores pour garder une place dans notre futur. Les dividendes de l’extractivisme doivent disparaître.

Nos chefs savent qu’avec ce message de vérité, ils perdront les élections, ils seront destitués, ou pire jetés en prison. Les Gilets Jaunes ont laissé des cicatrices profondes.

Alors, nos dirigeants s'accrochent avec l'énergie du désespoir à des solutions qui sont très clairement insuffisantes. Emmanuel Macron parie sur les centrales nucléaires, pour en sortir (et selon Laure Noualhat va appauvrir la France). Keir Starmer se lance à corps perdu dans la géoenginérie. Donald Trump licencie les climatologues. Tous soutiennent la capture ainsi que les arbres comme solution.


Marc, Page de Marc n°152, 24/06/2025



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