La presse et les caniculesRôle des médias et actions à menerCher Monsieur Michel de Muelenaere (Chef adjoint du pôle Planète au journal Le Soir), Je tiens d’abord à vous remercier pour votre éditorial du 2 juillet. Dans ma moisson journalière d'articles (à partir de la 3e page de l'annexe), vous êtes un des rares qui envisagent d'éviter les canicules plutôt que les considérer comme un coup du sort et de s'y adapter. Vous marquez la route pour l’industrie et pour les citoyens individuels. Vous omettez les scientifiques qui ont lancé l’alerte depuis 1985 (Carl Sagan au Sénat américain) et vous ne parlez pas des nombreux rapports du GIEC qui, à l’époque, ont prévu ce qui se passe aujourd'hui. Vous ne citez pas tous ces ex climato-sceptiques qui manquent d’honnêteté intellectuelle pour reconnaître publiquement, qu’ils avaient tort et que la réalité actuelle les a dépassés. Vous oubliez le rôle néfaste des médias qui ont systématiquement minoré les rapports et les prévisions des climatologues, y compris votre journal, Le Soir, qui n'a pas jugé utile de me répondre quand je lui en ai fait la remarque à l'époque. Je dois reconnaître que je n'étais pas été non plus à la hauteur, je ne suis pas parvenu à convaincre suffisamment, ni la presse, ni des politiciens, ni mes proches, de la gravité de la situation. Tous les records battus, toutes les catastrophes sur Terre me donnent raison, à posteriori. Comment avancer ? Comment sortir de ce piège que nous avons nous-même placé sous nos pieds ? Dans votre éditorial, vous ne proposez aucun acte concret. De peur de blesser des lecteurs importants et perdre des lecteurs, ainsi que des publicités ? Vous auriez pu énoncer quelques-unes des actions suivantes, au moins comme exemples. Elles sont toutes douloureuses et soulèvent toutes de nombreuses oppositions, mais elles sont toutes indispensables pour la survie de notre civilisation. Pour commencer, nous pourrions supprimer les 15 milliards d'euros de subsides que la Belgique donne à l'industrie pétrolière chaque année. C’est un peu plus que 1000€ par habitant. Je propose de ristourner ces 1000€ aux 30% de la population les moins nantis pour compenser l'augmentation inévitable du prix de l'essence à la pompe. Mon dada maintenant. À Durbuy, où j’habite, il y a de trop nombreux parkings. Il faudrait les fermer et remplacer le tourisme automobile par un tourisme basé sur les transports en commun. Je sais, je risque ma vie en proposant ceci. Augmenter fortement le prix du kérosène pour avion et du fioul pour bateaux. Que ce soit pour le tourisme ou pour les transports de marchandises, l'énergie hyper bon marché n'est plus de mise. Tous les efforts des avionneurs afin de trouver des carburants acceptables pour le climat ont été des échecs patents. Reconnaissons-le. Toutes les techniques pour réduire les gaz à effet de serre déjà dans l’atmosphère se soldent aussi par des échecs techniques ou financiers. Cessons de rêver de la sortie technologique et réduisons notre consommation. Il faudrait donc arrêter toute production de plastique et restreindre fortement les achats en ligne. Comme pour plus haut, le risque d'être lynché me pend au nez. De façon à réduire notre consommation d'énergie et donc des émissions de gaz à effet de serre, il serait bon de lancer un débat démocratique: quelles applications, désirons-nous, et lesquelles acceptons-nous de voir disparaître, comme par exemple les bit-coin, l’IA générative ou le streaming. Dernier point, et non des moindres. Que le Président Donald Trump détruise la santé et le bien-être de sa population, je le déplore, mais fondamentalement, c’est leur problème. Par contre, refuser de combattre le réchauffement climatique est une des causes de nos canicules à venir. Devons-nous nous y opposer au lieu de nous aplatir comme le font Mark Rutte et Ursula Von Der Leyden ? Peut-on considérer cette situation comme un casus belli ? Voici, Monsieur Michel de Muelenaere, ce que je demande d'un journal d'information. Mon attente, est-elle exagérée ? Et que vaut encore mon abonnement ? Marc, Note de lecture 41, 03/07/2025
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